par Carl Tardif
Collectionneurs de plusieurs généreuses victoires lors de leur séjour à Brockton en milieu de semaine, on pourrait penser que les succès des Capitales s’expliquent en grande partie par leur attaque. Mais il serait injuste de passer sous silence le rendement des lanceurs.
Après tout, les Capitales viennent de signer trois blanchissages à leurs quatre derniers matchs, dont deux lors des trois victoires arrachées facilement par un écart de 31 points contre 3 face au Rox..
Après Cleiverth Perez, dimanche, et Ty Buckner, mardi, ce fut au tour de Harley Gollert d’obtenir son jeu blanc, jeudi, et de cocher la case de sa première victoire de la saison où il n’a accordé que trois coups sûrs en six manches en plus de retirer six frappeurs au bâton.
«Tout ce qui importe, c’est de gagner. Une saison de baseball, c’est long. Il faut se mouiller les pieds et chercher continuellement à s’améliorer. Personnellement, mes standards sont élevés, mais je fais tout dans le but d’aider l’équipe et non pas de penser seulement à moi. Je ne pense pas en matière de statistiques, car ce n’est pas la fondation sur laquelle l’équipe est construite», me racontait-il avant le plus récent voyage.
Déjà un lanceur d’expérience
Malgré ses 25 printemps et une trentaine de départs en une saison et demie dans les rangs professionnels, Gollert est déjà un joueur d’expérience chez les Capitales. En fait, il est l’un des trois lanceurs de l’édition championne de 2024 à être de retour, les autres étant les releveurs Gilberto Chu et Franklin Parra.
«Sur le monticule, mon rôle ne change pas à cause de cela. À l’extérieur du terrain, je peux être un meneur à ma façon dans ma routine quotidienne. Il y a plusieurs nouveaux venus et cela amène certains défis et j’aimerais bien les amener à embrasser la culture que l’on retrouve ici. Elle ne se décrit pas, elle se vit.»
Le Torontois a gouté à la victoire lors des deux dernières campagnes. Sa rentrée en 2023 fut lumineuse avec une fiche de 7-0. Il a bouclé sa seconde campagne avec un dossier de 5-5. Ses attentes pour la présente saison sont les mêmes que celles de l’organisation.
«À la base, je dirais que ça devrait être encore une saison amusante et une autre occasion d’écrire l’histoire en faisant tout pour aller chercher un quatrième titre de suite. Chaque championnat est unique, et si le résultat est le même, le chemin pour s’y rendre est différent. J’ai vite découvert en arrivant à Québec qu’il y avait une ambiance que l’on ne retrouve pas ailleurs et ça vient créer une responsabilité d’offrir le meilleur produit possible à nos partisans. J’ai hâte de voir ce que les prochains mois nous réservent comme sensations.»
Gollert commence à comprendre la chanson, car en plus de ses deux conquêtes avec les Capitales, il revendique aussi une participation aux Séries mondiales collégiales de première division avec l’Université Oral Roberts, au printemps 2023.
«Nous avions été l’équipe cendrillon. Notre petite école avait fait un long bout de chemin pour se rendre dans le carré d’as et j’ai beaucoup appris de cela. J’essaie de conserver cette attitude de batailleur avec moi, peu importe l’endroit où j’évolue.»
Le gérant Patrick Scalabrini avait reçu des félicitations de la part de ses homologues pour avoir réussi à la mettre sous contrat en 2023.
«Nous avions travaillé très fort pour l’avoir. Il est devenu un gros morceau de notre rotation, ses chiffres l’an passé le plaçaient dans le top-10 de la ligue dans plus catégories. Et avec lui, tu sais qu’il va donner un départ de qualité, qu’il va se battre pour nous», note Scalabrini à propos de Gollert.
Le moment présent
Le lanceur gaucher ne perd pas le sommeil en pensant à son avenir dans le baseball.
«Je n’aborde pas un départ dans l’espoir de recevoir un appel du baseball affilié dès le lendemain. Tous les joueurs souhaitent être recrutés, mais il peut y avoir un délai. Je suis le genre à faire une différence entre la réalité et le rêve. Je vis le moment présent sans me projeter dans l’avenir. Je ne prends jamais rien pour acquis, et même si on faisait signe, il n’y aurait probablement pas un endroit aussi magique et plus excitant où lancer qu’à Québec. Je suis vraiment honoré de jouer pour l’une des rares équipes canadiennes de la Ligue frontière.»
Dans ses rêves les plus fous, Harley Gollert se verrait bien enfiler le même uniforme que son jeune frère Taeg, un joueur d’avant-champ de troisième année à l’université Missouri State.
«D’abord et avant tout, j’espère que tout fonctionne bien pour lui et qu’il obtiendra sa chance, mais si nos destins devaient se croiser, j’aimerais bien avoir la chance de jouer en sa compagnie. Ce serait vraiment quelque chose de spécial, on verra bien.»
Pour l’heure, voir les Capitales l’emporter est tout ce qui lui importe. Et à ce propos, on peut dire que c’est bien parti pour eux!