Par Carl Tardif

«Tout d’abord, merci pour l’entrevue», dit-il d’entrée de jeu, souriant et visiblement en bonne condition physique. Quelques secondes à peine suffisent à nous mettre à l’aise, un peu comme ce fut le cas avec ses nouveaux coéquipiers à son arrivée avec les Capitales de Québec.

«Il est vraiment drôle, il fait rire tout le monde», dit le gérant Patrick Scalabrini à propos du frappeur droitier qui s’avère une belle trouvaille, cette saison.

«J’ai toujours eu comme principe qu’on était meilleur en étant détendu. J’aime faire des blagues, taquiner mes coéquipiers et détendre l’atmosphère. Les vétérans m’ont accepté comme j’étais dans les premiers jours», explique le numéro 7.

L’entrevue se déroulera avec la contribution de Raymond Boisvert, l’interprète de l’équipe. À l’intérieur du vestiaire, Inoa est à l’aise puisque l’on retrouve plusieurs joueurs latins s’exprimant d’abord en espagnol. Mais le natif de la République dominicaine fait surtout parler son coup de bâton.

Avant le début de la série contre les Titans d’Ottawa, Inoa flirtait avec une moyenne offensive de .300 (.299), avec cinq circuits et 30 points produits en 48 matchs. À ses sept derniers matchs, il frappait dans une moyenne de .358.

«Ce qui me rend le plus fier, c’est de donner le meilleur de moi-même chaque fois que je suis sur le terrain. Je cherche à me définir comme étant un joueur opportuniste en mesure de produire au bon moment», dit-il sans aucune prétention celui qui cherche à saisir toutes les occasions favorables pour aider le club dans ses quêtes de victoires.

Recruté pour son potentiel offensif, Inoa a fait sa place dans l’alignement des Capitales. Dans une séquence de 10 matchs à son retour au jeu d’une blessure, le 1er juillet, il a frappé en lieu sûr dans neuf de ceux-ci.

«Tout ce qui compte pour moi, c’est la victoire. Sur le plan personnel, on peut toujours s’améliorer. J’espère continuer à progresser tout en contribuant aux succès du club.»

D’ex-coéquipiers à la Série mondiale

Le natif de Santo Domingo, en République dominicaine, a joué pendant six saisons dans les filiales des Rangers du Texas, obtenant le privilège de disputer deux matchs au niveau AAA en 2018. Après deux très bonnes saisons en 2021 et 2022, les éventuels champions de la Série mondiale de 2023 l’ont libéré malgré des campagnes de 11 et 9 circuits et des moyennes offensives de .292 et .278.

«Cela m’a déçu d’être libéré après deux bonnes saisons, mais mon père m’a appris à ne jamais lâcher et il m’a toujours dit que j’avais le talent pour bien faire les choses. J’aimerais bien avoir une autre chance dans le baseball affilié», dit ce détenteur d’une moyenne cumulative de .255 dans le baseball affilé. Il s’est tout de même réjoui de voir son ancienne «famille» remporter les grands honneurs en 2023.

«J’ai joué avec quelques réguliers des Rangers pendant mon parcours avec eux, j’étais très content pour des gars comme Evan Carter et Leody Tavares. Je leur ai transmis des messages de félicitations. C’est motivant et encourageant de voir que les efforts que l’on met dès le camp d’entraînement donnent des résultats, juste de discuter avec des joueurs ayant remporté la Série mondiale, c’est enrichissant.»

L’histoire des Capitales

Quand son agent négociait sa venue avec les Capitales après une campagne passée dans une ligue d’été dans son pays, Inoa ignorait tout du passé glorieux de la formation québécoise.

«Il m’avait dit que l’équipe avait remporté le championnat, la saison dernière, mais j’ignorais tout de l’histoire des Capitales. Je ne savais pas qu’ils comptaient trois titres de suite. Ma seule référence sur Québec était mon ami Pedro Gonzalez, qui a déjà joué ici [en 2022] et il m’avait dit de bonnes choses l’équipe et la ville.»

Il a vite pu faire sa propre opinion, lui dont le sourire laisse paraître le bonheur qu’il a trouvé de jouer au Stade Canac. «J’adore l’équipe, les partisans, la ville, qui est magnifique.»

Pour la dernière ligne droite de la saison, Inoa est prêt à tout pour aider les Capitales. Dernièrement, c’est surtout au bâton et au coin chaud qu’on lui demande de contribuer.

«Dans les filiales des Rangers, on m’a dit que je devais apprendre à jouer à toutes les positions de l’avant-champ. Pour le bien de l’équipe, je vais jouer où l’on me demandera de le faire», note celui qui a joué le rôle de frappeur de choix avant qu’un poste en défensive s’offre à lui.

Si l’objectif de sa saison est de remporter le championnat, le troisième-but sait que la route est longue pour atteindre le Saint-Graal de la Ligue frontière.

«L’important, c’est de rester en santé, d’y aller un match à la fois. Ensuite, les résultats vont suivre. Ça ne donne rien de se projeter dans le futur, il faut approcher cela de façon méthodique», note le joueur de 26 ans qui a enfin pu connaître les joies de l’été québécois après le printemps frisquet et pluvieux qu’on a connu.

«À un moment donné, j’ai demandé à Patrick quand l’été allait arriver…», dit-il sur un ton blagueur en pleine vague de chaleur.

«Ça ne devrait pas être long», lui avait répondu Scalabrini.

Ça valait la peine de patienter un peu!

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