Par Carl Tardif
La 25e saison des Capitales de Québec aura été l’une des plus animées et spectaculaires de leur histoire. Déjà gâtés au fil des ans, les amateurs ont eu droit à la plus haute note de la gamme des émotions en 2024. Retour sur les moments importants d’une autre saison couronnée de succès !
3 avril
La saison morte tire à sa fin, l’équipe administrative met la dernière touche à la préparation de la prochaine campagne. Le gérant Patrick Scalabrini complète son alignement avec l’embauche d’un receveur québécois à peine libéré par les Phillies de Philadelphie. Son nom: Anthony Quirion. On y reviendra…
25 avril
Les Capitales lancent officiellement la 25e saison de leur histoire à l’occasion d’une conférence de presse fort courue au Salon de jeux de Québec. Plusieurs activités sont à l’horaire avec les hommages à Miles Wolff, Karl Gélinas et Sébastien Boucher ainsi que la présentation du match des étoiles de la Ligue Frontière. On y dévoile aussi que les prix dans les concessions seront «gelés» pour une deuxième année d’affilée, que 50% des billets ont déjà trouvé preneurs et que 16 joueurs (un record) de la formation championne de 2023 seront de retour, dont le releveur Frank Moscatiello.
«À ce moment, je suis moyennement optimiste, car je sais qu’on a perdu plusieurs gros morceaux malgré le retour de 16 joueurs. Nous avons de la profondeur et du potentiel de développement, mais on n’a pas beaucoup d’expérience avec les pertes de David Glaude, T.J. White, Ruben Castro, Greg Bird, Ruben Ramirez et Steven Fuentes», confie Scalabrini.
9 mai
Les Capitales ouvrent leur 25e saison avec une cuisante défaite de 17-3 contre les Y’alls de Florence. Le lanceur partant Sam Ryan accorde six points en deux manches et sera éventuellement échangé à la jeune franchise de la Nouvelle-Angleterre au début du mois d’août. Les Capitales boucleront cette première série avec une fiche négative de 1-2.
«On s’est fait détruire à Florence, qui n’est pourtant pas une puissance de la Ligue. On ne panique pas, mais j’ai une petite inquiétude au niveau des lanceurs parce qu’on n’a pas encore identifié nos partants de 1 à 5», note le gérant.
21 mai
Les Capitales renouent avec leurs partisans et ça part bien avec une victoire de 5-3 contre les Miners de Sussex County.
23 mai
Nommé lanceur par excellence de la Ligue Frontière à la fin de la saison, James Bradwell quitte l’enclos des releveurs et obtient un premier départ. Le 14 juin, son collègue Ryan Sandberg en fait autant.
«Ils nous avaient sauvé les fesses plus d’une fois déjà en allant chercher de précieuses victoires grâce à de longues sorties en relève. Ils ne donnaient rien. On les a mis comme partants parce qu’on avait besoin de lanceurs qui nous donnaient des manches et ils ont très bien fait dans ce rôle tout le reste de la saison.»
29 mai
Une onde de choc frappe le Stade Canac. En raison d’un début de saison sans trop de saveur, l’alignement a besoin d’une étincelle. On libère le vétéran premier-but Juremi Profar et on ramène l’ancien des ligues majeures Jesmuel Valentin. Après une période creuse d’une seule victoire en six matchs, l’équipe retrouvera son élan.
«Son arrivée a permis de stabiliser la défensive. Nous étions amorphes, on jouait sans conviction et son énergie a été positive. On ne pensait pas qu’un joueur ferait la différence, mais après quelques jours, on a amorcé une séquence de 12 victoires d’affilée qui nous a replacés», indique Scalabrini.
14 juin
En 2023, il avait fallu attendre au mois d’août pour disputer un premier match à guichet fermé. Cette saison, c’est arrivé beaucoup plus rapidement puisque le 14 juin, 4297 spectateurs assistent à la victoire de 13-6 contre les Knouckouts de la Nouvelle-Angleterre. Tout compte fait, les Capitales ont disputé 24 matchs à guichet fermé (incluant celui des étoiles et ceux des séries), dont une séquence de 15 de suite. Les Capitales boucleront le calendrier au deuxième rang de la moyenne d’assistance la plus élevée avec 3418 par rencontre.
«Il y a eu plusieurs belles saisons dans notre histoire, comme la première en 1999, comme celle de l’année d’Éric Gagné en 2009, le second championnat d’affilée en 2010, etc. Dans la Ligue Frontière, c’est sûrement notre meilleure saison, et ce, pour plusieurs raisons. Elle est unique et extraordinaire parce que c’était notre 25e anniversaire et qu’on a reçu le match des étoiles, mais aussi à cause de la belle température et de l’appui indéfectible de nos partisans. Mais un tel achalandage vient avec son lot de défis et une manière de trouver un équilibre dans la capacité de livrer une belle expérience client», reconnaît le vice-président Charles Demers.
17 juillet
Les Capitales ont mis toute la gomme afin de recevoir la Ligue Frontière en grande pompe. Après un concours des circuits et d’habiletés apprécié des amateurs, le match des étoiles sera également à la hauteur des attentes. Surtout celles des dirigeants du circuit, qui auraient bien aimé que les Capitales acceptent leur offre de répéter l’événement en 2025.
19 juillet
Homme discret, l’ancien propriétaire Miles Wolff est honoré par les Capitales pour sa contribution à la naissance, au développement et l’enracinement de l’équipe à Québec. Il reçoit son veston honorifique des mains du légendaire Eddie Lantigue et devient une figure immortelle du mur d’excellence au Stade Canac. Le lanceur Karl Gélinas (27 juillet) et le voltigeur Sébastien Boucher (18 août) auront droit au même honneur.
1er août
À la retraite depuis la fin de la saison précédente, le deuxième-but David Glaude est de retour avec la formation. Depuis quelques semaines, il discutait de cette possibilité avec le gérant Patrick Scalabrini.
«Ça lui tentait de jouer à nouveau au baseball et il revenait avec son expérience, sa connaissance du baseball, son énergie renouvelée. On n’avait pas prévu cela, car on misait sur les deux joueurs pour se rendre jusqu’au bout, mais son retour a été encore plus immense quand Valentin s’est blessé à la mi-août.»
10 août
Les records sont faits pour être battus, mais certains durent plus longtemps que d’autres. En 1999, le rapide Michael Dumas avait volé 36 buts en cette première saison d’existence des Capitales et personne n’avait fait mieux jusqu’à cette année. Jake MacKenzie a profité d’une victoire de 8-2 en Nouvelle-Angleterre pour réussir trois larcins et ainsi faire voler en éclats la marque de Dumas, 25 ans plus tard. Il a bouclé la saison avec 46 buts volés. Fait à noter, le record de l’ancien voltigeur a aussi été amélioré par Tommy Seidl, qui a totalisé 44 en 2024. Reste à voir si le record de MacKenzie durera aussi longtemps que le précédent !
12 août
Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Après Glaude, voilà que le receveur Ruben Castro revient lui aussi. Homme des grandes occasions, il devait attendre la fin de sa saison à Puerto-Rico avant d’enfiler l’uniforme blanc à rayures bleues.
«Il y a un moment où je n’y croyais plus. Il devait signer un contrat au Mexique, sa saison ne finissait jamais chez lui. Il m’a appelé à la dernière minute pour me demander quelle était la date limite et si j’avais de la place pour lui. Il est impossible de se priver d’un joueur comme lui. Il n’a pas joué le rôle du héros à la fin, mais il a eu le même genre d’impact que lors des deux précédentes saisons.»
31 août
Patrick Scalabrini reçoit le prix Roger Haners remis au gérant de l’année. Le lanceur James Bradwell, le vice-président Charles Demers et l’organisation des Capitales sont aussi récompensés pour leur travail en 2024.
«Je dis toujours que tout ce qui compte pour moi, c’est le championnat, mais j’avoue que ça fait un petit velours de recevoir une telle marque de reconnaissance. Je suis aussi très content que les efforts de Charles aient été reconnus à leur juste valeur, tout comme le travail de toute l’organisation.»
5 septembre
Premier match de la demi-finale à Ottawa, Anthony Quirion est inséré au quatrième rang de l’alignement des frappeurs. Il occupera aussi le septième et le huitième avant de se retrouver au cinquième rang.
«Il était l’un de nos bons frappeurs contre les gauchers, alors on savait qu’il allait jouer au troisième but ou au premier coussin contre Ottawa parce qu’ils allaient nous opposer trois lanceurs gauchers. Contre Washington, on a voulu bien séparer nos frappeurs gaucher et droitiers, c’est pour cela que Quirion s’est retrouvé dans le coeur de l’alignement.»
10 septembre
Les Capitales perdent le premier match de la finale à Washington. À son retour dans le vestiaire, Scalabrini apprend que le Cubain Guillermo Garcia a pris la poudre d’escampette vers la République Dominicaine alors qu’il se trouvait toujours à Québec puisqu’il ne pouvait accompagner l’équipe aux États-Unis.
«Les joueurs latins ont paru surpris, mais tout le monde voyait cela comme une belle occasion pour lui. Mais ça n’a pas ébranlé personne, nous étions concentrés sur la finale. Pour moi, ça ne changeait pas grand chose parce qu’il n’aurait pas joué beaucoup puisqu’il était devenu un joueur d’utilité.»
14 septembre
Les Capitales mènent la série 2-1 mais tirent de l’arrière par deux points en fin de neuvième manche dans le quatrième match. Anthony Quirion se présente au bâton avec deux coéquipiers en position de marquer. On ferme les yeux, bang! Coup d’éclat, explosion de joie, il frappe un circuit pour offrir un troisième championnat d’affilée aux Capitales, le 10e de leur histoire.
«Sur le coup, je ne savais pas si ça allait être un circuit. Un frappeur plus tôt, Kyle Crowl en a pincé une d’aplomb qui n’est pas sortie du stade. Ça m’a pris une seconde ou deux pour réaliser qu’on gagnait le match, mais aussi la série. De tous les scénarios, c’est celui auquel je n’avais pas pensé», reconnaît celui qui a savouré son troisième championnat d’affilée et le huitième de sa carrière en qualité de gérant de l’équipe.
La suite
Scalabrini s’est offert quelques jours de congé dans la région de Boston dans les jours suivants la dernière conquête.
«Sans vivre sur un nuage, disons que je vais savourer notre championnat et c’est avec plaisir que je vais pouvoir en discuter avec les gens que je croiserai au cours des prochains mois. Je me dis aussi que nos succès ne pourront pas nuire lorsque je vais discuter avec des joueurs autonomes pour leur vendre l’idée de venir jouer avec les Capitales», ajoutait Scalabrini.