par Carl Tardif
D’abord reconnu pour ses mimiques devenues virales sur les réseaux sociaux, le releveur Cole Roland l’est désormais pour son rendement sur le monticule. Sa sélection pour le match des étoiles de la Ligue frontière le démontre pleinement.
Le lanceur droitier est l’un des sept joueurs des Capitales à participer à ce rendez-vous annuel qui se tient mercredi au domicile des ValleyCats de Tri-City, dans l’État de New York. On ne l’a pas oublié, les meilleurs joueurs du circuit de baseball indépendant avaient été réunis à Québec, l’an dernier, à l’occasion des festivités du 25e anniversaire de l’équipe.
Roland y prend part avec ses coéquipiers Kyle Crowl, Justin Gideon, Will Riley, Anthony Quirion, Marc-Antoine Lebreux et Breaden Allemann. Le gérant Patrick Scalabrini est aussi de la partie en qualité d’adjoint à Greg Tagert, qui dirige les ValleyCats.
«Pour être franc, ce n’était pas un objectif de début de saison d’aller au match des étoiles, mais je dois admettre que je suis vraiment content d’avoir été choisi. La première fois que j’y ai pensé, c’est lors de notre dernier séjour à Tri-City où on lançait des chandails du match des étoiles aux spectateurs. Je me disais que ce serait plaisant d’y prendre part», explique Roland.
Des statistiques impressionnantes
Y rêver est une chose, le faire en est une autre. Le droitier de 26 ans affiche les statistiques pour valider sa présence dans la constellation de l’association de l’Est, lui qui n’accorde à peu près pas de points (0,40 par match) et qui a obtenu 38 retraits au bâton en 22,2 manches.
«J’avais bon espoir qu’il serait un lanceur efficace pour nous en raison de sa feuille de route, mais je ne pensais pas qu’il allait être aussi dominant», admet Scalabrini, qui l’avait obtenu de High Point (Ligue Atlantic) tout juste avant le camp d’entraînement en retour du releveur Nick Trabacchi.
Natif de Newton, en banlieue de Boston, Roland avait déjà eu un aperçu du baseball à la québécoise, la saison dernière, puisqu’il s’est aligné avec les Jackals du New Jersey lors du dernier mois du calendrier.
«J’avais vu comment ça se passait, ici, mais je ne savais rien de la culture de l’équipe. J’ai vite réalisé que ce groupe aimait se retrouver ensemble et ne pensait qu’à la victoire. C’est incroyable, présentement, il n’y a rien de plus plaisant que de jouer dans une équipe gagnante. Je comprends pourquoi les gars adorent jouer ici, il n’y a aucun autre endroit de la sorte dans la Ligue », ajoute celui qui est devenu le releveur numéro 1 des Capitales après le départ d’Harold Cortijo pour le Mexique.
Excentrique, mais efficace
Ceux qui ont l’habitude d’assister aux fins de matchs au Stade Canac savent que Roland est un drôle de pistolet. Sur la butte centrale, l’excentrique lanceur bouge sans arrêt, secoue ses bras, touche son gant, ses poignets, etc. Son intensité a fait l’objet d’un vidéo sur les réseaux sociaux, d’où sa reconnaissance à travers le monde du baseball.
«On peut dire que je suis animé au monticule. Comme partant, je bougeais déjà les bras, mais c’était surtout pour être plus à l’aise dans mon chandail. J’ai ensuite amplifié un peu le tout quand je suis devenu releveur. Ça m’aidait à tout donner pendant une manche, à afficher de l’intensité, mais aujourd’hui, c’est devenu une routine. Ça m’aide aussi à développer des liens rapidement avec de nouveaux coéquipiers qui disent, c’était toi sur TikTok, j’ai vu ça…», dit-il en riant.
Mais sous ses tics bien à lui, il se profile un lanceur de qualité qui commence à retenir l’attention.
«Ses statistiques avancées sont incroyables et font jaser dans le baseball affilié. Il a un style peu orthodoxe, sa balle bouge comme celle d’un gaucher, ce qui est très rare pour un droitier. J’avais entendu parler du moineau avant de le voir pour la première et je pensais qu’il ne lançait que des balles à effet, mais ce n’est pas du tout le cas. Pour être en tête et dans la course au championnat, ça prend entre autres des trouvailles comme lui», note le gérant des Capitales.
Des ex-coéquipiers dans les majeures
À l’extérieur du terrain, Cole Roland possède une formation universitaire en sciences politiques avec intérêt pour les relations internationales, les guerres et la psychologie derrière les génocides et les tueries de masse de l’Université Dartmouth. Il a aussi complété une maîtrise en gestion des affaires à l’Université Wake Forest, en Caroline du Nord, où il a fait partie de l’une des meilleures équipes collégiales de la NCAA en 2023 et 2024.
Il y a été le coéquipier de Nick Kurtz (A’s), Chase Burns (Reds) et Rhett Lowder (Reds), trois jeunes joueurs évoluant déjà dans les ligues majeures.
«Et je ne serais pas surpris que deux ou trois autres obtiennent leur chance sous peu. Nous avions une très bonne équipe, on était numéro 1 au pays en 2023, on a participé à la Série mondiale collégiale», note celui qui espère aussi obtenir son billet pour le baseball affilié.
«Le match des étoiles sera peut-être un tremplin pour l’avenir, mais pour l’instant, j’ai les deux pieds bien plantés dans le moment présent. Tant mieux si cela arrive, et sinon, je sais que je passerai une très belle saison avec un groupe fantastique qui ne vise qu’une chose, soit de remporter le championnat.»