par Maurice Dumas
Année après année, le bâton de Ruben Castro dévaste les équipes de la Ligue Frontière. Il produit à un rythme traumatisant et étourdissant pour l’adversaire. Une machine à fabriquer des coups sûrs et à se rendre sur les sentiers.
Il cogne régulièrement la balle sur le nez et l’éparpille sur le terrain. Il se permet même de déstabiliser ses rivaux avec des coups retenus bien exécutés dans des moments minutieusement choisis. Sans oublier son travail derrière le marbre et son puissant bras craint des coureurs adverses.
La recette du brillant frappeur gaucher peut paraître simpliste même si elle exige bon oeil, habileté et synchronisme. Si l’offrande adverse atteint le coin extérieur du marbre, il l’expédie dans la gauche. Si la balle se retrouve en plein milieu de la plaque, elle atterrit au centre du terrain. Si le tir demeure à l’intérieur, c’est un coup sûr dans la droite.
Pour reprendre l’expression consacrée, le bâton de Ruben Castro retourne la balle là où elle est dirigée. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Plus facile à dire qu’à faire!
Depuis son arrivée le 17 juin dernier, le Portoricain de 29 ans prend plaisir à mitrailler l’opposition. Il collectionne les matchs de deux et trois coups sûrs. De quoi donner l’envie aux lanceurs adverses de fuir le monticule lorsqu’il s’installe dans le rectangle des frappeurs.
«Ruben Castro est un frappeur intelligent, analyse le gérant Patrick Scalabrini. C’est lui qui dicte sa présence au bâton et non le lanceur. Il suit son plan.»
Membre du premier tiers d’un alignement offensif intimidant, il frappe quand c’est le temps. Une habitude qui lui colle à la peau depuis qu’il arbore les couleurs des Capitales. Il se retrouve au coeur des poussées offensives. Il les entame, les prolonge ou fait croiser le marbre à un coéquipier.
Ruben Castro appartient au paysage du Stade Canac depuis 2021, l’année d’Equipe Québec. Evoluant au sein de deux équipes différentes dans son pays, ses séjours à Québec sont abrégés. Il a néanmoins le temps d’apporter son immense contribution aux succès répétés de l’équipe québécoise.
On parle encore de ses exploits dans les trois conquêtes d’affilée des Capitales dans la Ligue Frontière. Elu le joueur par excellence des séries éliminatoires de 2022 et de 2023, il aurait mérité le même honneur, l’an dernier, si Anthony Quirion n’avait pas sorti son bâton magique.
Sa moyenne au bâton dans les rencontres d’après-saison s’élève à ,412. Le lanceur aux balles de feu des Boomers de Schaumburg avait rencontré son Waterloo en Ruben Castro, en 2022. Un an an plus tard, l’homme des grandes occasions des Capitales servait un traitement aussi cruel aux Otters d’Evansville. d’Andy McCauley. Et en septembre dernier, il dominait la liste des frappeurs des Capitales avec une moyenne de ,417 dans les confrontations avec les Titans d’Ottawa et les Wild Things de Washington.