Par Carl Tardif
Comme si cela était possible, les Capitales ont mis fin à l’une de leurs saisons les plus productives, en fin de semaine, en améliorant le record d’équipe pour le nombre de victoires avec 67. Une telle récolte ne pouvait pas faire autrement que de couronner une campagne marquée par le championnat du calendrier régulier de la Ligue Frontière.
Des records, votre club préféré en a fait tomber plusieurs cet été. En plus des 67 victoires, pensons aux 16 d’affilée arrachées entre le 25 mai et le 11 juin, aux 33 matchs disputés à guichet fermé au Stade Canac et à l’assistance globale de 181 942 spectateurs pour lors des matchs à domicile.
Détenteurs du premier rang au classement de leur division, de leur association et du circuit de baseball indépendant, les Capitales n’ont jamais vraiment été menacés par leurs rivaux. Mais cela n’a pas empêché le gérant Patrick Scalabrini de profiter de l’une des rares périodes plus douteuses pour relancer son club dans la dernière portion de la saison.
Aux yeux des amateurs, tout allait pourtant très bien. Les Capitales l’emportaient la plupart du temps. Mais à l’interne, Scalabrini savait qu’il devait trouver du renfort à la date limite des transactions.
«Il n’y avait rien de dramatique parce que nous avions une bonne avance, mais ça allait quand même assez. On a perdu quatre séries en l’espace de moins d’un mois [entre la mi-juillet et le début du mois d’août] et je voyais que nous avions quelques trous dans notre alignement en raison de la perte de Cleverth Perez et Harold Cortijo pour le Mexique, c’est à ce moment que j’ai conclu que je devais effectuer des changements», relate celui qui vient d’obtenir le titre de gérant de l’année dans la Ligue.
La recherche de lanceurs
Il se met donc à la recherche de lanceurs fraîchement sortis des rangs collégiaux et oubliés au repêchage des ligues majeures, mais qui sont dotés d’un bon potentiel pour le baseball indépendant.
Les élus seront Ulises Quiroga et Conner Floyd. Tout juste avant, un ancien joueur des Capitales lui conseillera d’embaucher Hector Sepulveda, qui deviendra un pilier de la rotation.
«Je réalisais que certains de nos lanceurs ne feraient pas partie de la solution. Non seulement les jeunes qu’on est allé chercher nous ont aidés jusqu’à présent, mais on les voit aussi comme des joueurs d’avenir pour nous.»
L’exercice a quand même pris un certain temps avant d’être conclu. En fait, plusieurs joueurs nouvellement acquis auraient pu se pointer avant l’approche de la date limite des transactions du 11 août, mais certains n’avaient pas leur passeport en poche pour venir au Canada.
«Tout s’est concrétisé à la dernière minute, mais on a travaillé là-dessus pendant trois semaines. La période des transactions dont je suis le plus fier est celle d’il y a deux ans, quand j’avais obtenu le lanceur Ryan Sandberg, mais la dernière fut sûrement la plus active.»
Car en plus des trois joueurs mentionnés ci-dessus, Scalabrini a rapatrié Cortijo du Mexique, obtenu le joueur d’utilité Vance Tobol et mis la main sur le partant Greg Duncan, le troisième-but Kendall Simmons et le premier-but David Mendham. Le lanceur portoricain Ruben Ramirez a aussi été ajouté à la liste des blessés, le temps qu’il s’amène à Québec pour les séries éliminatoires.
Le sommeil retrouvé
«Duncan, c’est arrivé de nulle part à deux jours de la date limite, car c’est lui-même qui a pris contact avec nous. Dans le cas de Simmons, c’est par l’entremise d’Anthony Quirion, qui a joué avec lui dans l’organisation des Phillies. Quand je l’ai appelé, il venait d’être libéré deux heures plus tôt et j’avais l’impression de profiter de son malheur. Mendham, qui voulait jouer avec nous, était sur la liste des joueurs suspendus quand j’ai profité de l’intérêt de Garrett Crowley à travers de la Ligue pour l’obtenir d’Evansville», raconte Scalabrini en confiant qu’il avait retrouvé le sommeil après avoir annoncé au releveur Franklin Parra qu’il était échangé à Windy City en retour de Duncan.
Les résultats ont été positifs, car l’équipe n’a pas cessé de gagner par la suite signant 14 victoires en 18 matchs depuis la fin de la période des transactions.
«Je n’étais pas nerveux d’avoir à bouger autant que cela dans le dernier mois. Je sais que certains joueurs l’étaient beaucoup plus que moi et ils ont lâché un soupir de soulagement à l’idée de rester avec nous. Quand j’étais joueur, j’espérais toujours que mes équipes aillent chercher de l’aide à la date limite. Il était important de m’assurer que l’esprit d’équipe n’en souffrirait pas et je pense que les changements ont eu un effet bénéfique.»
Le record d’équipe pour le nombre de victoires le confirme!
Maintenant, place aux séries. A-t-on besoin de rappeler que les Capitales visent un quatrième titre d’affilée? Les Boulders de New York sont les premiers à se retrouver sur leur route, et ce, à compter de mercredi.