Par Carl Tardif
L’un mène la Ligue frontière pour le nombre de victoires, l’autre flirte avec le premier rang pour les doubles et un troisième s’impose par sa polyvalence. À ne pas en douter, les Capitales ont frappé dans le mille dans leur recrutement en Australie.
Brodie Cooper-Vassalakis, Jarrod Belbin et Will Riley ont largement contribué au succès de l’équipe en première moitié de saison.
«Il s’agit de trois belles acquisitions et ils jouent des rôles importants pour nous», admet le gérant Patrick Scalabrini, heureux de la tournure des événements avec ces trois joueurs venus de loin. Allons découvrir cette règle de trois, version australienne!
JARROD BELBIN
Au moment d’écrire ces lignes, le frappeur gaucher détenait une moyenne offensive de .295 avec quatre circuits et 38 points produits, mais surtout 17 doubles, ce qui lui conférait le troisième rang dans la Ligue.
«Il est un gros bonhomme doté de belles habiletés, sa prestance au bâton est impressionnante. Je peux l’utilise au premier but et au champ extérieur, mais aussi au troisième coussin, au besoin. Il s’agit d’une belle grosse surprise, parce qu’il avait connu une saison plus difficile en Australie, l’hiver dernier», explique le gérant.
Cela n’a pas empêché Greg Bird et Evan Rutckyj de le recommander à leur ancien patron en lui signalant que le joueur de 25 ans avait un bon profil pour le baseball indépendant.
«Ils m’ont dit que les Capitales étaient les Yankees de la Ligue et que l’endroit pour jouer était à Québec. «Birdie» est un très bon gars, il m’avait dit avoir adoré son séjour à Québec. J’ai vite réalisé que j’avais fait le bon choix en acceptant l’offre de Patrick», note Belbin.
L’ancien de l’Université Campbell, de la conférence Big South de la NCAA, a joué brièvement dans l’organisation des Mariners de Seattle avant d’être libéré en 2024.
«J’ai joué devant de bonnes foules à Campbell, en Caroline du Nord, mais les partisans à Québec sont absolument incroyables. Même quand la température n’est pas très belle, les gradins sont pleins.»
Le natif de Melbourne apprécie son apport à l’équipe jusqu’à présent, bien qu’il aimerait en faire encore plus.
«Mes attentes envers moi-même sont élevées, il y a toujours la place à l’amélioration dans mon jeu. J’aime jouer à plusieurs positions, mais quand je suis au premier but, ça me permet d’apprécier de plus près à quel point notre défensive à l’avant-champ est excellente, en particulier Kyle Crowl et Jesmuel Valentin. Nous avons beaucoup de talent, mais nos succès s’expliquent aussi par notre esprit de corps et je peux comprendre pourquoi cette équipe a gagné trois championnats de suite.»
Même s’il se trouve bien loin de la maison, Belbin sait que le baseball professionnel se passe surtout en Amérique du Nord. «Ça fait huit ans que je le fais, on s’habitue à l’éloignement. J’ai la chance de jouer ici et chez moi, pendant votre hiver, alors je ne peux pas m’en plaindre.»
BRODIE COOPER-VASSALAKIS
Il était le meneur de la Ligue avec sept victoires lorsqu’on a piqué une jasette avec lui avant un match à Québec.
«Ce n’est qu’une statistique et j’aurais la même attitude avec ou sans les victoires. Ce qui compte, c’est la fiche de l’équipe et non pas la mienne. On s’amuse à dire que je vole des victoires aux gars, c’est juste mon utilisation qui permet cela», note en riant celui qui vit sa première saison dans le baseball professionnel.
Le hasard fait bien les choses pour lui. Il est né à Canberra, la capitale de l’Australie, et voilà qu’il évolue pour les Capitales… dans la capitale du Québec.
«Je ne parle pas un mot de français, mais tout le monde m’aide. Je suis par contre un peu difficile sur le café… J’apprécie beaucoup mon séjour ici, les partisans me semblent les meilleurs et les plus bruyants de la Ligue.»
Cooper-Vassalakis doit sa présence en ville en partie àa la recommandation de Jacob Robson, un joueur canadien qui évoluait avec lui avec les Bandits de Brisbane. Il était aussi un coéquipier de Will Riley depuis deux ans.
«Ça aide au début de connaître quelqu’un de chez soi, ça facilite tout, mais par la suite, on développe une camaraderie à l’intérieur de l’équipe, on fait nos trucs. Je ne peux pas expliquer la raison des trois championnats de l’équipe parce que je n’étais pas là, mais au-delà du talent de chacun, la dynamique pour former une famille doit y être pour quelque chose», estime le lanceur droitier de 24 ans.
WILL RILEY
Discrètement, il a grimpé sa moyenne au-delà .300 (.306) et il joue régulièrement le rôle de premier frappeur de l’alignement.
«À l’opposé de Brodie [Cooper-Vassalakis], sa carrière n’allait pas en progressant jusqu’à l’hiver dernier en Australie. Il a changé son approche et Jacob Robson m’a suggéré de le surveiller. Son rendement vaut de l’or pour nous», soutient Scalabrini à propos de celui qui avait volé sept buts jusqu’à la rédaction de ce texte.
Marié à une Américaine, Riley avait déjà vécu l’expérience de jouer à Québec alors qu’il évoluait avec les Thunderbolts de Windy City, en 2023.
«C’était très plaisant, mais c’est encore mieux de faire partie de l’équipe locale. Je trouve cela valorisant qu’une équipe ayant remporté trois titres de suite fasse appel à mes services», indique le joueur de 26 ans, qui est originaire de Lismore, une petite municipalité rurale à 2h30 au sud de Brisbane.
S’il était le coéquipier de Cooper-Vassakalis à Brisbane, Riley ne connaissait le troisième australien que de nom et comme adversaire. Il n’était cependant pas en pays inconnu dans le vestiaire à son arrivée en ville.
«J’ai reconnu plusieurs noms pour avoir joué contre eux en 2023. J’ai vite remarqué l’entraide entre les joueurs. Il y a toujours quelqu’un pour t’épauler, pour te relever si ça va moins bien, ça fait partie de la culture gagnante qu’on y retrouve. Québec est un endroit unique pour jouer au baseball, et bien sûr, le fait français rend l’expérience particulière», note celui qui apprécie au plus haut point l’accueil des gens à son égard.